Très liée à l’histoire de la marine de Loire, le nom de l’église Notre-Dame de Recouvrance évoque le temps où les femmes des mariniers venaient y prier, pour recouvrer leurs époux en proie aux dangers des périples fluviaux. Peu usité, le verbe recouvrer est un synonyme de retrouver.
Au Moyen Âge, une chapelle dédiée à N-D du Bon Secours était contiguë au mur de la 2ème enceinte de la ville. Cet édifice était situé à l’emplacement du chœur de l’église présente. Sous Charles VIII, un nouveau rempart fut construit à l’endroit des boulevards actuels. Notre-Dame de Recouvrance fut érigée à la place de l’ancienne muraille. L’édification de sa tour commença en 1486. Les travaux de l’église furent initiés en 1513 (sous le règne de Louis XII) et achevés en 1519, date du début de la construction du château de Chambord et de la mort de Léonard de Vinci (sous le règne de François Ier).
La façade occidentale est le témoin d’une riche histoire. Le portail néogothique au centre, date du XIXe siècle et remplace un précédent qui se trouve maintenant sur la façade de l’église St Vincent d’Orléans. Celui de droite date du XVème siècle et celui de gauche fut érigé à la Renaissance.
Long de 40 mètres, le vaisseau central de l’église est rythmé par d’élégantes travées dont les élévations sont marquées par des baies et des grandes arcades en plein cintre, s’ouvrant sur des collatéraux flanqués de chapelles enclavées entre les contreforts. Détruites par les huguenots, les voûtes furent reconstruites avec des matériaux et selon des plans différents. Cet édifice est un témoignage intéressant de la transition architecturale du style gothique vers la Renaissance.
Classé en 1918 au titre des monuments historiques, l’église des mariniers de Loire comprise dans le périmètre du Val de Loire -inscrit à la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO- a besoin d’une importante restauration générale pour être préservée ainsi que ses trésors.